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Apr 18, 2016

Qui sont les plus romantiques, les hommes ou les femmes ? Les personnes célibataires ou en couples ?



Se pourrait-il que les hommes soient plus romantiques que les femmes ? Cela peut sembler difficile à croire quand nous sommes confrontés de façon régulière aux magazines de mariage, aux comédies romantiques et romans à l’eau de rose commercialisés pour les femmes. Et pourtant …


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Le romantisme, tel que défini par les psychologues sociaux, consiste à envisager l'amour comme le critère le plus important dans le choix d'un partenaire. L’orientation romantique de l’amour comporte un ensemble de croyances au sujet de la puissance et la perfection de l'amour : il abat toutes les difficultés, surmonte tous les obstacles. L’échelle de croyances romantiques (Romantic Beliefs Scale ; Sprecher & Metts, 1989) a été conçue spécifiquement pour évaluer l’orientation romantique de l’amour chez les individus. Celle-ci demande aux individus d'évaluer dans quelle mesure ils sont d'accord avec des propositions telles que « Si j'aime quelqu'un, je sais que je peux faire fonctionner la relation en dépit de tous les obstacles » ou « Je ne connaîtrai qu’un seul véritable amour ». L’échelle de croyances romantiques comprends 4 dimensions : la puissance du véritable amour (il surmonte les obstacles), l’unicité du vrai amour (nous ne pouvons aimer véritablement qu’une seule personne), l'idéalisation de la relation (la relation avec son véritable amour frôle la perfection),  le coup de foudre pour le partenaire (l’amour véritable peut frapper immédiatement, et au premier regard).

Qui, entre les hommes ou les femmes, les célibataires ou les couples, sont les plus romantiques ? La recherche actuelle suggère que ce n’est pas forcément qui nous croyons …


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Des différences de sexes dans l’adhésion à des croyances romantiques


Une recherche menée par Adamczyk et Metts, publiée dans la RevueInternationale de Psychologie Sociale (RIPS) en 2015, montre que ce ne sont pas les femmes qui sont les plus romantiques. En effet, indépendamment de leur statut relationnel, les 128 hommes interrogés par le biais de l’échelle de croyances romantiques partagent plus fortement des croyances qui idéalisent la relation romantique que les 140 femmes qui ont participé à l’étude. Les chercheurs qui ont développé l'échelle de croyances romantiques (Romantic Beliefs Scale ; Sprecher & Metts, 1989) parviennent d’ailleurs à des conclusions similaires : en moyenne, les hommes obtiennent de scores plus élevés que femmes.

Adamczyk et Metts font référence à différents facteurs pour expliquer ces résultats (2015). D’après les théories évolutionnistes, les femmes ont tendance à être plus pragmatiques dans la recherche de leur partenaire, dans la mesure où, biologiquement parlant, elles investissent davantage en tant que parents. En conséquence, les femmes seraient plus susceptibles de se montrer sélectives et prudentes (ce qui contredit une vision romantique de l’amour), dans le but de veiller à ce que le partenaire choisi soit susceptible d’assurer un rôle parental stable. Les différences de sexe dans l’adhésion aux croyances romantiques peuvent aussi être expliquées par certains facteurs sociaux et culturels, qui permettaient aux hommes d'être plus idéalistes et plus romantiques par leur plus grande liberté économique et leur meilleur accès aux ressources que les femmes. Ainsi, les hommes pourraient se permettre de choisir un partenaire sur la seule base de l'amour, tandis que les femmes devraient se montrer plus terre-à-terre dans le choix de celui-ci.

En tout état de cause, que les raisons de cette disparité entre les sexes soient évolutionnistes ou sociétales, la recherche actuelle dissipe clairement l'idée souvent répandue selon laquelle les hommes ne sont pas romantiques, ou moins que les femmes. Peut-être que tous ces hommes qu’on entraîne à aller voir des comédies romantiques les apprécient plus que ce qu'ils n’aimeraient l’admettre…



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Statut relationnel et croyances romantiques


La recherche menée par Adamczyk et Metts (2015) montre également que les célibataires partagent moins fortement les croyances à propos de la puissance du véritable amour et les croyances qui idéalisent la relation romantique que les individus engagés dans des relations sérieuses (de nature non conjugales). Il semble donc que les individus célibataires sont moins susceptibles que les individus en couples de croire que l'amour peut surmonter tous les obstacles et que l’amour véritable peut s’apparenter à la perfection. Comme le soulignent les auteurs, il se peut d’ailleurs que ces croyances participent justement au développement et au maintient de leurs propres statuts relationnels.


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Vous pouvez accéder au site de la RIPS à partir de l’adresse : http://www.rips-irsp.com
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Références 

Adamczyk, K., & Metts, S. (2015). Romantic beliefs and Polish young adults’ relationship status. International Review of Social Psychology / Revue Internationale de Psychologie Sociale,  28(3), 7-28. 

Sprecher, S., & Metts, S. (1989). Development of the 'Romantic Beliefs Scale' and examination of the effects of gender and gender-role orientation. Journal of Social and Personal Relationships, 6(4), 387-411. doi:10.1177/0265407589064001


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